Plainte gigantesque contre le Bruno Manser Fonds: le rapporteur spécial de l’ONU s’en mêle

Le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs de l’environnement, Michel Forst, demande au Conseil fédéral d’intervenir. Il critique aussi sèchement les avocats suisses impliqués de même qu’une agence de relations publiques genevoise.

(Bâle/Genève). Le Bruno Manser Fonds obtient un soutien de marque pour se défendre contre une plainte gigantesque qui occupe la justice bâloise depuis cinq ans. Le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs de l’environnement, Michel Forst, exprime sa profonde inquiétude face au harcèlement juridique dont sont victimes l’organisation environnementale bâloise et son directeur de la part de Jamilah Taib Murray, fille d’un politicien malaisien, ainsi que de sa société immobilière canadienne Sakto.  

 

Comme on l’a appris aujourd’hui, le rapporteur spécial Michel Forst a contacté le ministre suisse des Affaires étrangères Ignazio Cassis dès le mois d’août pour lui demander de prendre position sur les mesures de protection que connaît la Suisse contre les plaintes abusives SLAPP. Les plaintes SLAPP visent à faire taire les critiques malvenues en utilisant des moyens financiers et juridiques colossaux. 

 

Concrètement, le rapporteur spécial de l’ONU Michel Forst craint que la Suisse ne viole ses obligations au titre de l’article 3(8) de la Convention d’Aarhus au cas où le tribunal civil de Bâle ne rejetterait pas immédiatement une plainte civile pendante de Jamilah Taib Murray et de Sakto contre le Bruno Manser Fonds et son directeur Lukas Straumann. 

 

La Convention d’Aarhus est une convention européenne sur l’environnement. En tant qu’État signataire, la Suisse est tenue de protéger les défenseurs de l’environnement contre toute poursuite, sanction ou harcèlement injustifiés.  

 

Le cabinet d’avocats suisse Vischer AG et le cabinet de relations publiques genevois Cabinet Privé de Conseils en prennent également pour leur grade. Le rapporteur spécial de l’ONU exprime sa profonde inquiétude quant au rôle joué par les deux entreprises dans la facilitation et l’aggravation de la persécution, de la condamnation et du harcèlement présumés du Bruno Manser Fonds par les commanditaires malayo-canadiens. 

 

Le rapporteur spécial de l’ONU enjoint le Conseil fédéral de prendre toutes mesures adéquates pour protéger le Bruno Manser Fonds contre d’autres persécutions, condamnations ou harcèlements. 

 

À ce jour, le Conseil fédéral ne s’est pas encore prononcé sur la demande du rapporteur spécial de l’ONU

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